Les chataîgnes de mon enfance…
« J’ai grandi dans un petit village en Picardie, au milieu de champs et de quelques forêts.
Là bas en Automne, c’était le rendez-vous des châtaignes ; on partait en famille le dimanche après-midi avec nos bottes en caoutchouc et nos sacs plastique à la recherche de cette manne saisonnière. Ca nous prenait l’après-midi pour en avoir un bon stock, suffisamment pour frimer le lendemain à l’école…
Arrivées à la maison, on essayait d’aller aider notre mère à les préparer, ces châtaignes : une petite entaille dans chaque, et grillées dans une poêle bien chaude jusqu’à ce qu’elles soient toutes noires : rien de plus ! Bien plus patiente que nous, notre mère finissait pourtant souvent toute seule à les préparer.
Notre père ramenait quant à lui une bonne salade du jardin, une scarole ou une frisée…
Et voilà, un repas aux airs de fête, parce que les châtaignes, on attendait ça toute l’année ! On mange ça avec les doigts quand c’est encore brulant, que dehors il fait nuit et que demain, c’est déjà l’école !
On est loin d’une recette sophistiquée ici, j’avais juste envie de vous transmettre un peu de cette tradition de « quand on était petites », parce qu’aujourd’hui quand je vois des châtaignes, c’est tout au mieux sur les étales du marché ou perdues dans une recette compliquée alors qu’en soit, une châtaigne… ça se suffit à soi-même ! »
(Paroles d’une grande fille nostalgique et marquée par sa dernière visite dans un restaurant pompeux proposant une sorte de « crème de chataîgnes, celeri, oignon, oeuf poché, ciboulette »… le tout flottant tristement dans une même assiette !)